dimanche 29 juillet 2018

Frankenstein dans la culture populaire.

Alors voilà, j'aimerais écrire une petite série d'articles autour d'un sujet qui me passionne depuis fort longtemps : la "dark-attitude" dans la fiction. Je voudrais vous parler de vampires, de Tim Burton, d'Hannibal (le vrai des bouquins et/ou films, pas celui de la série), de Dexter, de certains auteurs comme Stieg Larsson ou Lars Kepler par exemple, tout ça, tout ça ... Bref des univers, gothiques ou non, qu'on retrouve dans la littérature, au cinéma ou dans les séries télé. Ce sera noir mais amusant à la fois (enfin j'espère, je vous promets pas de franches rigolades non plus), et ce sera peut-être même l'occasion de parler aussi un peu d'art et d'histoire. Je cherche encore comment intituler ces articles et comment les mettre en forme, je ne sais même pas si je serai assez assidue pour m'y tenir, mais je sais que ça peut être bien. 

Puisque je viens de terminer la série The Frankenstein Chronicles et que sort bientôt le biopic sur Mary Shelley, je vous propose qu'on s'y mette tout de suite. Pour l'occasion, aujourd'hui on va parler mort, traumatismes, expériences scientifiques, corps recomposés et créatures torturées. C'est pas sympa, comme programme ?


Le Frankenstein de Mary Shelley 

Résultat de recherche d'images pour "mary shelley samuel john stump"Mary Shelley est une romancière britannique née en 1797 et morte en 1851. Elle achève l'écriture de Frankenstein ou le Prométhée moderne en 1818 à seulement 21 ans. Elle a été la maîtresse puis l'épouse de Percy Byssche Shelley avec lequel elle a beaucoup voyagé et côtoyé du beau monde. Mary Shelley et sa bande se sont un temps retrouvés en vacances au bord du lac Léman, ils ont notamment passé une soirée à boire et à écrire des histoires de fantômes, c'est comme ça qu'est venue l'idée d'écrire Frankenstein après un pari (flashback développé dans The Frankenstein Chronicles, je viens de découvrir avec plaisir à l'instant que ce n'était pas une invention du scénariste mais la vérité vraie). Le roman raconte comment Robert Walton, alors en expédition vers le pôle Nord, recueille sur son bateau Victor Frankenstein, qui lui explique qu'il est à la poursuite de la créature monstrueuse qu'il a créée quelques temps auparavant. Il est tout d'abord question de son enfance à Genève, puis de ses études de médecine et de son idée obsessionnelle de faire revenir un mort à la vie. Et enfin la naissance de sa créature, la fuite de celle-ci jusqu'à ce qu'elle retrouve finalement son "père" et lui impose la création d'un être semblable mais de sexe féminin. 
Portrait de Mary Shelley par Samuel John Stump (1831). 


"Si je suis malfaisant, c'est parce que je suis misérable. Ne suis-je pas repoussé et haï par l'humanité entière ?" 


Frankenstein de Kenneth Branagh (1994)

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Avant que je ne regarde ce film, j'avais lu ici et là qu'il était loin d'être top, j'ai lu pas mal de critiques disant qu'elle était beaucoup trop théâtrale et ne respectait pas vraiment toujours le bouquin (mais comme je ne l'ai pas lu, on est tranquilles). Pour ma part, je n'ai pas du tout été déçue.

Aveuglé par un deuil qu'il ne parviendra jamais totalement à faire (sa mère morte en couches), le jeune Victor Frankenstein part pour l'université, des rêves de gens immortels plein la tête. Victor délaisse alors pour un temps sa compagne Elizabeth (laquelle est aussi sa sœur adoptive, tout va bien dans le meilleur des mondes), afin de se consacrer entièrement à toutes sortes d'expériences qui ne font pas l'unanimité, c'est le moins qu'on puisse dire. Waldman, son professeur et mentor, le dissuade même d'aller au bout de ses projets avant d'être assassiné. Mais très confiant et surtout très obstiné, Victor s'isole dans son atelier, imaginant des expériences assez morbides. Un peu plus tard, il récupère alors des membres çà et là pour les assembler, en choisissant notamment le corps de l'assassin de Waldman et le cerveau de ce dernier, une image lourde de sens qui fait aussi de son expérience scientifique une vengeance (tant qu'à faire ...). Une réussite qui tourne alors à la catastrophe totale, puisque sa création s'enfuit finalement dans la forêt et échappe à tout contrôle.
J'avoue avoir quelques regrets néanmoins sur ce film, la première étant qu'on ne s'attarde pas trop sur l'histoire de la famille chez qui la Créature se réfugie et apprend pourtant beaucoup (lire, parler, penser par lui-même, ressentir toute une palette d'émotions). Vu l'impact que cette rencontre aura sur son évolution par la suite, j'espérais d'en voir davantage, étant donné que c'est un élément clé du film. Ceci dit, je suppose logiquement que le roman détaille un peu plus cette partie. Cela dit, il y a un gros changement par rapport à l'histoire originale que je crois préférer (je vous laisse la surprise). J'ai aimé cette liberté prise, Victor et sa créature étant alors amenés à ressentir chacun la même solitude et la même souffrance face à leur destin. Honnêtement, je peux vous assurer que je n'ai rien trouvé de trop théâtralisé, la performance des acteurs est très subtile, la descente aux enfers de Victor est rudement bien amenée, tout comme l'infinie tristesse ressentie par la Créature.


The Frankenstein Chronicles (2015 - 2018) 

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Il y a des sujets qui sont tellement prisés que tout le monde réalise des nanars dessus avec un titre racoleur pour faire genre. En me lançant dans The Frankenstein Chronicles, je pensais regarder ce genre de fanfic aussitôt vue aussitôt oubliée, même si Sean Bean en guise d'acteur principal + producteur exécutif me rassurait un peu. C'est un peu difficile d'écrire sur cette série, parce que je ne sais pas trop quoi vous dire sans risquer de spoiler des éléments importants. Ce que je peux vous conseiller en revanche, c'est d'y aller les yeux fermés parce que c'est un petit bijou.

En 1827, la police fluviale vient d'arrêter un trafiquant d'opium à Londres, l'affaire est bouclée et tout le monde est prêt à rentrer chez soi quand l'équipe découvre sur la rive le cadavre d'un enfant. John Marlott, l'inspecteur qui va par la suite chapeauter l'enquête, se rend vite compte qu'il s'agit en fait d'un assemblage de corps différents. Quelqu'un essaie de donner vie à une créature en s'inspirant du roman de Mary Shelley et vous vous en doutez, il s'agit de trouver le coupable et de comprendre ses motivations. L'histoire paraît assez classique dit comme ça, mais mine de rien elle s'affranchit aussi pas mal des codes vus et revus dans beaucoup de séries. Ici, l'époque victorienne n'est pas dépeinte comme une succession de costumes plus luxueux les uns que les autres ni comme un étalage de lieux magnifiques, au contraire. On y découvre les bas-fonds de Londres et toutes les horreurs qui vont avec (prostitution, trafics d'enfants et de drogue, kidnapping, meurtres, vols, maladies, le cannibalisme y est aussi sous-entendu).
La grande force de cette série repose sur la construction des personnages, lesquels sont tous très différents, tant dans leurs opinions que leurs origines sociales. On est loin ici des personnages secondaires fades et amenés uniquement pour servir de faire-valoir à la tête d'affiche. Bien sûr, on s'attache directement à Marlott qui a une vie pas marrante (sa femme et sa fille sont mortes de la syphilis, qu'il leur a refilée sans le savoir) et est en proie à des hallucinations très malaisantes à mesure que sa santé décline. Mais tous les personnages sont construits avec énormément de finesse, ils sont tous très complexes, je les ai tour à tour aimés et détestés, ils ne sont pas manichéens et je me suis sentie un peu embêtée car à la fin on ne peut pas coller d'étiquette à tout ce petit monde. C'est comme dans la vie, on doit parfois se contenter de ce qu'on nous donne, ici les choses sont exposées telles quelles et débrouillez-vous avec ça. Quant à la créature (parce que oui bien sûr qu'il y en aura une), on voit les choses à travers ses yeux et on sait exactement quels sont ses ressentis après avoir été créée, c'est bien vu et ça comble les manques de l'histoire originale et du film de Kenneth Branagh.


Docteur Frankenstein de Paul McGuigan (2015)

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Quel film atroce, encore du temps perdu que je ne récupérerai jamais (mais comme je n'aime pas faire les choses à moitié, je me suis fait un devoir de regarder ce film pour étoffer un peu mon article). Je savais à quoi m'attendre vu la bande annonce mais je pensais qu'avec un tel casting + Charles Dance, il y aurait un minimum d'efforts de faits. L'époque de l'intrigue est floue mais visiblement on s'en fout, le personnage de Victor Frankenstein est tellement stéréotypé qu'il en devient drôle et certains autres sont totalement inutiles.

Le film commence avec la rencontre entre Victor Frankenstein et un jeune bossu prisonnier d'un cirque. Tous les deux assistent à l'accident de la trapéziste Lorelei qu'ils sauvent d'une mort certaine. Victor est étudiant en médecine et remarque que le bossu s'y connaît plutôt pas mal en anatomie (pourquoi et comment, on ne sait pas). Le premier aide le second à fuir le cirque, non sans mettre la zizanie comme tout bon film hollywoodien qui tâche. Victor soigne ensuite la bosse du bossu qui se tient droit en deux coups de cuillère à pot et se transforme donc en beau gosse, alors qu'il a passé 20 ans à la perpendiculaire (encore une fois c'est pas crédible, mais c'est hollywoodien) et décide de le nommer Igor. Le personnage de Victor a une psychologie tellement survolée qu'on dirait un taré en train de courir partout et à qui on a envie de coller un pain pour qu'il se détende. J'ai tenu un peu moins de trois quarts d'heure avant d'arrêter le massacre et de faire une avance rapide jusqu'aux dernières scènes. On pourrait croire qu'Igor est en quelque sorte la créature dans cette version revisitée, mais il est quand même question d'un vrai monstre humanoïde à la fin du film, au design douteux et aux hurlements de bête furieuse très exagérés (on aime ou pas), pendant que les créatures des deux adaptations précédentes font parfaitement le job, mais bon soit.


Mary Shelley (2018)

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Je ne peux pas vous en dire grand chose puisque ce biopic n'est pas encore sorti en France, mais sachez qu'il arrive dans nos salles à partir du 8 août. Le film est estampillé "drame/histoire d'amour" et a obtenu seulement 39% sur Rotten Tomatoes, ce qui ne me rassure pas tellement, malgré une bande annonce prometteuse et un casting a priori sympa (Elle Fanning, Maisie Williams, Stephen Dillane). Mais ça ne coûte rien de se faire son propre avis, après tout.

"En 1814, Mary Wollstonecraft Godwin entame une relation passionnée et scandaleuse avec le poète Percy Shelley et s'enfuit avec lui. Elle a 16 ans. Condamné par les bienpensants, leur amour tumultueux se nourrit de leurs idées progressistes. En 1816, le couple est invité à passer l'été à Genève, au bord du lac Léman, dans la demeure de Lord Byron. Lors d'une nuit d’orage, à la faveur d’un pari, Mary a l'idée du personnage de Frankenstein. Dans une société qui ne laissait aucune place aux femmes de lettres, Mary Shelley, 18 ans à peine, allait révolutionner la littérature et marquer la culture populaire à tout jamais."


Pour aller plus loin :

D'autres versions de la célèbre créature existent encore, notamment interprétées par Boris Karloff en 1932 dans Frankenstein et La fiancée de Frankenstein, ou par Rory Kinnear en 2014 dans Penny Dreadful. Une pièce de théâtre est aussi sortie en 2015, mettant en scène Benedict Cumberbatch et Johnny Lee Miller. 
Cela dit, il y en a sûrement d'autres adaptations plus ou moins libres que je ne connais pas.


Bref, j'espère que cet article vous a intéressés (enfin un minimum quoi) et je caresse l'espoir que vous ne saviez déjà pas tout sur Mary Shelley ou sur les adaptations de son Frankenstein (on peut rêver, merci), histoire de vous avoir appris au moins une ou deux anecdotes dessus, juste de quoi crâner un peu lors de votre prochaine discussion cinéma !

lundi 11 juin 2018

N'irait-on pas faire un tour à l'expo Game of Thrones ? Mais si.

Comme bon nombre d'entre vous le savent, Game of Thrones : The Touring Exhibition a ouvert ses portes depuis le 1 juin à Paris et accueillera les curieux jusqu'au 2 septembre. Plus de 2000m² d'espace, de nombreuses tenues présentées sur plusieurs espaces thématiques (découpés en lieux emblématiques de la série, comme la route royale, Port-Réal ou encore Meereen par exemple), une ambiance son et lumière, des animations interactives ... Voilà qui donne très envie sur le papier. Mais adulée par les uns et décriée par les autres, que vaut-elle réellement ?

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Ce que j'en retiens surtout, c'est cette profusion de costumes, d'armes et d'armures, il y en a vraiment des tas. Et surtout beaucoup plus que j'en attendais. Les différents pôles permettent de mettre à l'honneur chaque élément présenté, avec une bande son et des éclairages qui rajoutent à l'ambiance générale. Les détails des tenues ou des armes, qu'on n'a souvent pas assez le temps de voir passer à l'écran malheureusement, sautent directement aux yeux ici. Il me semble quand même difficile de ne pas être impressionné par tout le boulot qu'ont fait les costumiers et armuriers sur l'ensemble de la série, c'est juste bluffant (et c'est bien simple, je ne vous croirai pas si vous dites le contraire).

La visite dure "uniquement" une heure, mais ça a été suffisant pour faire une bonne grosse déconnexion. C'est la première fois de ma vie que j'assiste à une expo de ce genre et que je prends autant le temps d'apprécier ce que je fais, vois et vis. D'autant plus que les tenues que j'ai repérées en premier sont celles de mes deux personnages préférés, j'ai eu un peu l'impression que cette expo m'accueillait à bras ouverts en mode "viens par là ma caille" et qu'elle m'était vraiment destinée (pas nombriliste, la dame). J'aurais aimé ne pas vous déballer ça comme ça, mais que voulez-vous je suis faible et je ne peux pas résister au plaisir d'en parler partout depuis deux jours.

 
Tenues et armes d'Arya Stark et Sandor Clegane, donc.

Pour le reste, mes yeux se sont posés sur chaque décor, chaque costume et chaque petite mise en scène, je ne disais plus rien tellement j'étais de plus en plus happée par ce que je voyais à mesure que la visite avançait. Je pense qu'il est sympa/utile d'opter pour l'audioguide si vous ne possédez aucun livre sur les coulisses de la série, quant à moi j'avais en mémoire les quelques précisions données par Michelle Clapton (costumière) dans ce livre. Par exemple, saviez-vous que Sansa imitait systématiquement le style vestimentaire des personnages qu'elle accompagnait ou admirait à tel ou tel moment ? Et pourtant, en voici deux exemples très parlants (mais vous en verrez aussi à l'expo) :

 
Sansa, copie conforme de Cersei à gauche, et portant à peu de choses près le même manteau que Baelish à droite.

On appréciera aussi la diversité des costumes proposés, qui fait la part belle à tout le monde (sauf les Tyrell et les Tully, qui ne sont représentés respectivement que par Margaery et Catelyn). En voici un petit échantillon, en essayant de ne pas trop en dévoiler non plus :

 

 

Bien sûr, vous pourrez aussi admirer tout le travail des armuriers, peu mis en avant dans toute la promo autour de la série, qui nous éblouissent avec des créations vraiment superbes (et vous n'êtes pas au bout de vos surprises) :

 

Quant au côté interactif annoncé, oubliez-le tout de suite. Cette partie m'a un poil déçue je l'avoue, même si je n'en attendais rien de particulier. Le plus souvent il vous faut payer 12 ou 15€ (selon si vous choisissez numérique ou papier) pour obtenir une photo à la sortie après avoir poireauté dans la file d'attente pendant une heure. Si toutefois vous êtes tentés par ces "activités", sachez que vous pourrez vous faire tirer le portrait sur le Trône, être incrusté sur un tirage à côté de Drogon, ou garder une photo de votre fausse ascension du Mur. Toutefois vous pouvez aussi poser gratuitement avec certaines répliques d'épées telles que Glace, Grand-Griffe ou Aiguille, et vous faire photographier par un proche sur un deuxième Trône de Fer assez mal indiqué (puisque libre d'accès). J'ai un peu regretté ce manque de dynamisme et d'immersion dans les animations proposées, mais c'est vraiment histoire de chipoter. Et puis il faut dire qu'ils se sont bien rattrapés sur la boutique, bien fournie en produits dérivés que vous ne trouverez nulle part ailleurs, à des prix plutôt raisonnables ou du moins adaptés à tous les portes-monnaie. C'est presque une deuxième expo en soi tant il y a de quoi se rincer l'oeil. Toute occupée que j'étais à mes achats (non ne rêvez pas, vous ne rentrerez pas les mains vides), j'en ai même oublié de prendre des photos. Faute à demi pardonnée, puisque je vous montre quand même mes trouvailles :

game of thrones touring exhibition paris 2018 

Réplique miniature du casque du Limier de chez Running Press (15€), dont le rendu est assez réaliste et qui déchire sur mon étagère GoT. Bague non vendue à l'expo mais achetée sur Etsy au talentueux ArchipelagosBreeze pour 70€ (mais quand on aime, on ne compte pas), faite main et en acier.

 

T-Shirt (25€) à l'effigie de l'une des affiches officielles de l'expo, parce que j'aime les épées (on a compris) et qu'il est sacrément classe. L'impression est de très bonne qualité, et ce qui est bien c'est qu'il est unisexe, donc à peu près adapté à toutes les tailles et les morphologies. A côté un crayon tout simple, mais surmonté de l'emblème Lannister comme on peut le voir sur la Table peinte dans la forteresse de Peyredragon. Quand vais-je enfin arrêter d'acheter tout ce qui peut se trouver sur les Lannister, ça je n'en sais rien ...

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Bref avec tout ça, on pourra pas dire qu'on en a pas pris plein la vue ... Tout simplement époustouflant de bout en bout, de quoi rendre hommage comme il se doit au travail titanesque des costumiers depuis 7 ans. Je ne saurais que trop vous conseiller cette expo vraiment mémorable.

jeudi 19 avril 2018

Les découvertes d'avril.

J'ai envie d'essayer une nouvelle série d'articles ici, mes favoris ou bien une sélection de choses intéressantes/étonnantes que j'ai regardées ou vues sur Internet pendant le mois. Voici donc ce que j'ai retenu du mois d'avril (comme celui-ci n'est pas encore fini et pour une fois que je suis en avance, je rajouterai des choses plus tard si besoin).


MUSIQUE :

• Maud Geffray : 
Ce clip de Maud Geffray, Ice Teens, m'a glacée même si la musique en elle-même n'est pas vraiment mon délire. Voici ce qu'on en dit sur Nova : "Quelque part dans un internat isolé une jeune fille intègre une formation particulière. Le clip met en scène un groupe de jeunes filles amenées à se dépasser physiquement et mentalement. On se rend compte au fur et à mesure que le but de cette formation n'est pas vraiment celui que l'on croit. En inversant les codes et en formant les jeunes filles à se faire exécuter et non l'inverse, l'histoire nous confronte à l'absurdité de l'éducation, des pensées uniques. C'est la civilisation qui s'effondre. Elles apprennent dès lors à mourir dignement sans être effrayées en se déshumanisant totalement. Si les thèmes de ce clip résonnent bien évidemment avec l'actualité, la mise en scène en rend le contexte et l'époque insaisissables. Les questionnements que porte le clip sont intemporels."



• Hoshi : 
J'ai découvert cette révélation française du moment grâce à mon fil de recommandations YouTube (qui a bien fait les choses, pour une fois). J'ai l'impression d'entendre un mélange très cool de Melissmell et de Louise Attaque, je me sens déjà en territoire connu, j'adhère.




LIVRE :

• Origine : 

Image associéeRécemment, je me suis rendue compte que j'avais pas mal de retard sur les nouvelles sorties de mes auteurs préférés (Stephen King en tête, mais il sort trois bouquins par an alors c'est pas facile aussi). Je rattrape doucement mais sûrement mes lacunes avec le nouveau Dan Brown, Origine. Ce dernier tome fait partie de l'ensemble des aventures de Robert Langdon. Malgré une narration un peu classique et attendue, c'est toujours un plaisir d'ouvrir ce genre de romans instructifs, historiques et en même temps simples à lire. On revient un peu vers le style plus sombre du Symbole Perdu, mon tome favori, mais malgré tout Origine arrive à conserver un ton léger sans pour autant passer sous silence les dangers de l'extrémisme religieux et de l'essor des nouvelles technologies, sujets qui semblent inquiéter de plus en plus l'auteur au fil de ses romans (à raison d'ailleurs, quand on voit la tronche des actualités ...). Bref, pour l'instant c'est encore une réussite.



SÉRIES :

• Jessica Jones :

Il faut savoir que je ne suis pas très Marvel à la base, je les regarde en les prenant pour des divertissements lambda avec de jolis effets spéciaux. C'est sûrement un peu con dit comme ça, mais moi qui suis anti-manicchéisme, je vois souvent très vite les limites de ce genre de films (même si j'aime beaucoup Iron Man et Loki cela dit). Quand j'ai lu que Jessica était l'anti-héroïne parfaite, aigrie, alcoolique, cynique et un poil détestable, j'ai eu tout de suite envie d'en découvrir plus. La saison 1 est presque parfaite en tous points (sauf les fameux ralentis super moches et très à la mode en ce moment), là où la saison 2 m'a laissée un peu plus mitigée. Je détaillerai dans un autre article consacré spécialement à cette série, mais sachez juste que certaines scènes iconiques me fascinent encore. Et, très important, je n'ai jamais été éjectée de l'univers mis en place. À l'heure où les films de super-héros fleurissent de partout (un peu trop ?), je vous recommande Jessica Jones dont l'approche originale fait réfléchir.


• The Terror : 

Eh bien je dois dire que pour le moment c'est une excellente surprise, alors que je ne suis pas forcément une adepte du genre. Mais quel genre ? Car c'est bien un total mélange de genres que nous propose The Terror, caché sous un label "épouvante horreur" un peu mensonger (non ça fait pas peur, en fait). Le traitement psychologique de l'équipage est ce que je trouve le plus intéressant. Là où on pourrait nous dresser un portrait d'ensemble ou nous montrer un héros qui se distingue des autres, la série ne choisit pas la facilité et nous propose de suivre plusieurs personnages durant cette expédition particulièrement difficile. Alors oui l'histoire de la créature est très en retrait par rapport à ce qui était annoncé (paraît-il que c'était l'élément central de l'histoire, tu parles), mais l'horreur vient peut-être plus des rapports entre humains en eux-mêmes que du côté fantastico-mystique. Ça me renvoie à une citation de Stephen King que je trouve très juste : "c'est nous, les hommes, qui sommes les véritables monstres".



FILMS :

• Annihilation :

Je l'avais attendu avec impatience, le voici et la déception avec. Annihilation a fait beaucoup parler de lui, peut-être trop. Il faut dire que le trailer nous vantait de l'action effrénée et un survival de malade qui fight dans tous les sens. J'ai énormément aimé les trois quarts du film, dans lequel le casting fait un travail extraordinaire et nous montre un côté très girl power original pour ce genre de films. Mais certains éléments m'ont profondément déplu, notamment le visuel du Miroitement, très série Z, ainsi que la fin cul-cul à souhait (mais vraiment). Annihilation n'a pas su me tenir jusqu'aux dernières minutes et tend trop à pousser le délire dans une symbolique inutile et hors sujet, ce qui le rend bancal. On perd toute la solidité du scénario en quelques minutes, on trébuche dans le mélodrame ridicule, ce qui rend tout le reste du film très vain et sans aucun impact (parce que non, apparemment il n'y en a pas, allez comprendre). Ce film m'aura marquée, mais plutôt pour de mauvaises raisons.


• Jessie (ou Gerald's Game en VO) :

J'aime les scènes de huis clos (bon enfin pas toutes, mais quand c'est bien joué, ça peut être très sympa), réussir un film basé entièrement sur ce concept me pousse à une admiration sans bornes. Dans celui-ci, la culture du viol est dénoncée à travers deux épreuves que subira Jessie : les abus de la part de son père et ceux de la part de son mari, avec le lot de déni qui va avec, du côté de l'agresseur comme de celui de la victime. J'ai aimé le traitement de l'histoire qui ne se prête pas à une adaptation, ça n'aurait pas pu être mieux réussi et la mise en scène sublime l'ensemble (à l'image de Dolores Claiborne, évoqué plusieurs fois d'ailleurs). D'une histoire sombre et glauque ressort au final un message d'espoir bien salutaire en ce moment, j'en suis sortie avec les larmes aux yeux. C'est fou ce que l'actrice principale arrive à exprimer avec si peu de mots, et c'est cette force qui m'a bouleversée. Sinon grosse scène trash à la fin, je n'ai pas pu la regarder jusqu'au bout tellement c'était dégueulasse. Vous êtes prévenus.



PHOTOS PROMO :

• Westworld :
Qu'on se le dise, je suis excitée comme une puce à l'idée de découvrir (tout bientôt !) la deuxième saison de Westworld. Pour patienter, on a eu droit à de nouvelles photos promo, toutes plus magnifiques les unes que les autres. En plus, elles ne spoilent rien du tout.

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ILLUSTRATIONS :

• Fernanda Suarez :

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mardi 17 avril 2018

L'Ecosse résumée en trois oeuvres.

J'ai toujours eu un faible pour tout ce qui est celtique et pour les beaux paysages d'Irlande ou d'Ecosse, malheureusement je n'ai jamais eu la possibilité de pouvoir les admirer en vrai (un jour qui sait). En attendant il y a toujours la télé pour voyager depuis son canapé, on ne va pas bouder notre plaisir, c'est déjà ça. Du coup voici une petite sélection thématique autour de l'Ecosse justement, avec trois oeuvres sans doute désormais bien connues du grand public.


Braveheart :

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Ce film m'a collé une claque hallucinante, parce que c'est sans doute le meilleur biopic que j'ai pu voir jusque là. Alors bien sûr, on pourra toujours lui reprocher le côté trop romancé et libre adaptation, mais personnellement ça ne m'a pas du tout dérangée. Braveheart s'appuie librement sur une histoire vraie qui a secoué toute l'Ecosse dans les années 1230, période durant laquelle William Wallace décide sérieusement de prendre les choses en main après avoir vu son épouse, et bien avant ça son père, se faire zigouiller par l'armée anglaise. Mais rassurez-vous, tout est bien expliqué, le scénario est accessible (sans nous prendre trop par la main non plus, j'apprécie) et ne laisse pas ceux qui n'y connaissent rien sur le bas-côté.

"Evocation de la vie tumultueuse de William Wallace, héros et symbole de l'indépendance écossaise, qui à la fin du XIIIe siècle affronta les troupes du roi d'Angleterre Edward I qui venaient d'envahir son pays."

On suit son parcours grâce à une copieuse introduction qui nous montre son enfance vite privée de toute insouciance, on le voit ensuite débuter son histoire avec la jeune et jolie Murron de la plus niaise des façons avant que celle-ci ne se fasse trancher la gorge. Le parallèle donne une idée très précise de l'horreur qui a été exercée là-bas depuis plus de 30 ans en toute impunité. Grâce à cette colère et à l'énergie du désespoir, William Wallace s'improvise leader d'une rébellion pour aider autant que possible un peuple qui lutte pour survivre et qui veut reprendre les rênes. Tout au long du film, on le voit prendre du galon dans son cheminement personnel, non sans un désir de vengeance parfois un peu trop aveuglant, mais avec des intentions toujours louables et finalement justes. Je repense à ce speech superbe au milieu d'hommes qui commencent à flipper sur le champ de bataille et qui envisagent même de tailler la route, j'en ai eu des frissons.


A chaque fois, on assiste sans transition à des scènes de solidarité la plus pure et à des moments de trahison terrible. L'histoire devient de plus en plus sombre à mesure que chacun y va de son petit jeu et de ses petits complots. Le pire reste que ceux qui trahiront ne se rendront même pas compte de leur propre naïveté en préférant céder aux sirènes de l'ennemi pour avoir la vie sauve (mais bonjour l'arnaque à terme, à mon avis). La mise en scène est plutôt chouette pour l'époque, on se sent réellement dans la forêt avec tous ces résistants, il y a un côté très immersif qui parvient à toujours nous tenir en haleine malgré la durée énorme du film (3h, oui quand même).

Autre reproche qui a pu être fait : l'introduction d'Isabelle de France complètement anachronique et donc complètement inutile pour la suite des événements. C'est pas tellement faux, mais j'ai quand même aimé cette partie, ne serait-ce que pour le côté féministe du personnage au milieu d'un casting très masculin. Mariée de force pour forger une alliance entre la France et l'Angleterre, clairement ignorée par son époux, manipulée par son beau-père, entourée de gens à qui elle ne peut se fier, elle va décider elle aussi de prendre son destin en main et jouer à son propre petit jeu. Alors oui OK, ce personnage n'avait rien à faire là, mais j'ai trouvé ça plutôt bien amené malgré tout.

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Comme dans tous les films qui traitent de la guerre de façon réaliste, beaucoup n'y survivront pas, mais ce n'est pas vraiment la fin qui compte. C'est le voyage aux côtés d'une armée partie de rien, portée par un homme d'un courage extraordinaire.


Outlander :

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Bon avant tout, j'ai beaucoup de mal avec la romance de manière générale. Le schéma est toujours le même jusqu'à épuisement : A tombe amoureuse de B, qui est déjà in love de A depuis le début, mais A pense que B la déteste, et au final ça donne lieu à une happy end avec un rapide passage par la case "B a été vue en train de flirter avec C mais ce n'était qu'un malentendu". Et malheureusement, Outlander n'échappe parfois pas à la règle, même si le ton dramatique aide beaucoup à contre-balancer. J'ai mis une semaine à venir à bout de la première saison et après le final, j'étais conquise. Je suis très contrariée que ça n'ait pas duré sur la longueur, mais revenons à nos moutons : la saison 1 (puisque c'est la seule qui se déroule intégralement en Ecosse).

"En 1945, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, Claire Randall se retrouve transportée dans l’Écosse de 1743. Pour survivre face à l'armée anglaise, elle y est forcée d'épouser un Highlander, Jamie Fraser, dont elle tombe finalement amoureuse. Claire se retrouve alors déchirée entre deux hommes qu'elle aime, dont l'un son mari coincé au XXe siècle."

Sur le papier je me doute que ça ne fait pas super envie, mais on se rend rapidement compte que l'histoire est bien loin de tourner autour de ça, elle ne tient pas du tout ses promesses pour notre plus grand plaisir. La saison 1 se présente en réalité bien plus comme une fiction historique que comme une romance sur fond de voyage temporel. On y découvre les coutumes des Highlanders, le mode de vie des Clans, les conflits qui déchirent le pays et la résistance quotidienne à la domination anglaise. Je me suis retrouvée happée par l'histoire et le tout est servi avec toute une palette d'émotions qui fait vite oublier le côté basique et neuneu du pitch. Malgré des ralentis parfois atroces, le style est excellent et on est vite embarqués dans cet univers bien pensé et bien construit. Bon après il y a toujours des inévitables clichés qui s'invitent, comme l'entraînement à se battre qui arrive pile 5 minutes avant qu'on en ait besoin, ou ce moment où on se fait repérer par l'ennemi parce qu'on braille comme des porcs dans la forêt. Ah OK pardon, je pensais qu'il fallait la boucler dans un endroit hostile qui résonne à mort et qui est traversé par une bonne grosse armée (mais ça aurait évité de se faire emprisonner, du coup c'était moins drôle).

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Festival de testostérone.

Sinon, je dois reconnaître qu'au départ j'ai eu un peu de mal avec l'idée que Tobias Menzies incarnait deux personnages (le mari de Claire en 1945 + le commandant Jack Randall), c'est le genre de procédé qui a tendance à me sortir du truc, ça me paraît toujours très connoté série Z. Mais comme il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, j'ai vite revu mon jugement tant l'acteur est parfait pour les deux rôles (à vrai dire, on a même du mal à se souvenir que c'est le même acteur, tant les deux interprétations sont différentes et justes). Pour moi, c'est clairement LE gros point fort et sa nomination aux Gloden Globes n'était que justice. D'autant plus que je n'avais encore jamais vu un gros méchant aussi flippant et malsain dans une série, Black Jack ferait presque passer Ramsay Bolton (GoT) pour un débutant. Ce mec est vraiment très très malaisant, et le mot est faible.

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A gauche : Frank Randall, le mari (trop) gentil ; à droite : l'horrible et traumatisant Black Jack.

Bref on a une fresque culturelle très réussie, des personnages principaux bien travaillés et un scénario qui n'épargne absolument personne de l'horreur (ce n'est surtout pas Jamie qui dira le contraire). Je ne me suis pas ennuyée une minute, mais je ne peux que regretter que la suite soit vite tombée dans la niaiserie après une première saison qui se démarquait beaucoup. En somme, je pense qu'on nous avait habitués à trop bien dès le début.


Rebelle :

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Braveheart et Outlander, c'est clairement pas les références les plus gaies du monde, du coup on va soigner votre déprime naissante avec un Disney/Pixar. Ici la firme aux grandes oreilles a voulu innover en nous proposant de suivre les aventures de la princesse Mérida à l'époque médiévale : 

"Depuis la nuit des temps, au cœur des terres sauvages et mystérieuses des Highlands d’Écosse, récits de batailles épiques et légendes mythiques se transmettent de génération en génération. Merida, l’impétueuse fille du roi Fergus et de la reine Elinor, a un problème… Elle est la seule fille au monde à ne pas vouloir devenir princesse ! Maniant l’arc comme personne, Merida refuse de se plier aux règles de la cour et défie une tradition millénaire sacrée aux yeux de tous et particulièrement de sa mère. Dans sa quête de liberté, Merida va involontairement voir se réaliser un vœu bien malheureux et précipiter le royaume dans le chaos. Sa détermination va lui être cruciale pour déjouer cette terrible malédiction."

Dès le début on suit Mérida s'opposer à la volonté de sa mère, à savoir la marier à l'issue du grand tournoi organisé pour cette occasion. Le principe est simple : la princesse étant passionnée de tir à l'arc, chacun de ses prétendants devra se plier à cet exercice et le vainqueur se verra offrir la main de la demoiselle. Vous avez compris la suite, Mérida va concourir elle-même pour obtenir sa propre main et ainsi échapper au mariage, une idée qui est d'ailleurs la plus belle scène du film :


Ce qui est très cool, c'est la dimension féministe omniprésente dans ce film d'animation. Plusieurs thématiques toujours actuelles sont développées avec autant de sérieux que d'humour, sans en faire des caisses. Les femmes fortes se font la part belle, entre une princesse qui rêve de liberté et sa mère qui est la vraie régente du Clan (parce que son mari passe le plus clair de ses journées à se foutre de tout), elles ont le pouvoir. La première partie du film est tout à fait géniale, d'autant qu'elle exploite bien son univers, ses paysages, ses décors, son folklore.

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En revanche, je ne suis pas sûre que la seconde partie était indispensable, cette histoire de malédiction fait retomber le tout dans les clichés bisounours habituels (la famille, l'amour, tout ça). Les personnages représentent des stéréotypes qui se retournent contre eux à divers moments, sauf qu'à un moment on a plus l'impression d'être devant une leçon de morale pour enfant que devant un métrage vraiment innovant et libéré des codes passés. Je l'ai même trouvé un peu "archaïque" dans sa deuxième moitié et toute la hype est retombée.
En résumé Rebelle vaut surtout pour son côté girl power et fait un bien fou aux amateurs d'ambiance celtique, mais l'histoire peut être vite décevante si vous aviez espéré un vrai voyage initiatique ponctué d'aventures.


Et pour le plaisir des yeux :

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Braveheart

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Outlander

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Rebelle


Pour le plaisir des ouïes :




lundi 12 mars 2018

Quatre séries d'ici et d'ailleurs.

Je n'aurais jamais autant regardé de séries que depuis ce début d'année, j'ai même l'impression de ne faire que ça en ce moment, alors qu'au départ ce n'est pas vraiment mon truc (ou alors modérément et en ciblant longtemps et beaucoup). Il faut bien avouer que sur Netflix, il y a à boire et à manger, impossible de ne pas y trouver son compte à un moment ou à un autre. Si je ne suis pas complètement séduite par leur catalogue films, j'ai en revanche un gros faible pour leurs séries originales ou rediffusées, qui sortent un peu des sentiers battus. En voici quatre qui m'ont particulièrement marquée et qui gagneraient à être plus largement connues.


Dark (Allemagne)

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Je sais bien que vous avez déjà tout lu et tout vu au sujet de cette série. Certains disent qu'elle ne vaut pas tout le tapage médiatique qu'elle a engendré et qu'elle est plutôt simpliste ; d'autres racontent qu'elle est géniale et qu'il faut absolument la regarder, que c'est l'une des séries majeures de 2017, tout ça. Eh bien voici un avis en plus dans ce sens. Il faut dire qu'elle est très bien foutue, la finesse du scénario est finalement bien plus agréable que de voir un énième show à l'américaine bourré d'effets spéciaux. Je pourrais d'ailleurs utiliser cet argument pour chaque série que je vais citer ici (après la saison 7 de GoT trop spectaculaire, j'ai eu besoin d'autre chose). J'aime beaucoup la froideur qui s'en dégage et le côté épuré de la mise en scène. L'histoire se déroule sur trois générations dans une petite ville allemande envahie par les boucles temporelles, il y a aussi une grotte étrange, des expériences bizarres, des secrets et des personnages pas du tout manichéens (et aucun n'a un physique très hollywoodien, franchement ça fait du bien). A côté de ça, la BO offerte par Apparat est tout simplement à tomber par terre, bien qu'un peu étrange par moments. Difficile de ne pas penser à Stephen King vu l'ambiance et le traitement de tous ces anti-héros, ça s'en rapproche beaucoup et ce n'est pas pour me déplaire, vous vous en doutez.


La Mante (France)

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Encore une série dont tout le monde a au moins entendu parler, d'autant qu'elle a été diffusée et regardée en masse sur TF1, c'est d'ailleurs sur leur replay que je l'ai découverte (étonnant de voir une aussi bonne série sur une chaîne aussi nulle). Elle met en scène Jeanne Deber, une ex-tueuse en série qui purge une peine à perpétuité pour n'avoir pas été très gentille avec des meurtriers et/ou violeurs de femmes et d'enfants. Aujourd'hui, la police est face à un copycat s'inspirant de ses crimes, et il leur vient une brillante idée (ou pas) pour débusquer le coupable : la faire participer à l'enquête et la pousser à traquer son imitateur. Et qui est en charge de cette enquête ? Je vous le donne en mille : son fils Damien, devenu flic, qu'elle n'a pas revu depuis trente ans et qui nie jusqu'à son existence (parce qu'il n'a jamais pris le temps d'entendre les motivations de sa mère, tout coincé qu'il était dans sa bien-pensance). Le temps passe lentement, sur plusieurs jours ou semaines, on oscille entre la relation Jeanne/Damien et l'élaboration du plan pour débusquer le copycat, c'est très bien ficelé. J'aime de plus en plus découvrir Fred Testot dans ses nouveaux rôles plus sombres et torturés, plus nécessaires aussi, loin de son image WTF dans le SAV des émissions


River (Suède/Angleterre)

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Je l'ai personnellement découverte tardivement, puisqu'elle est sortie en 2015 sur Arte, mais ça m'a au moins permis de binge-watcher (enfin à mon rythme, il ne faut pas trop en demander non plus). John River est un inspecteur de police aux méthodes particulières, hanté par la mort de sa collègue Stevie et par toutes les affaires non résolues qu'il a sur les bras. Il souffre de schizophrénie, ce qui l'handicape et le fragilise au quotidien, tout en exacerbant sa sensibilité et son empathie puisqu'il peut parler aux morts, les voir et les entendre, du moins dans sa tête (ce qui se révèle être un sacré avantage pour avancer dans les enquêtes). Malgré quelques petites longueurs parfois, cette mini-série a presque atteint la perfection pour moi. Bon parfois on s'interroge sur la crédibilité de certains faits, comme la possibilité de falsifier un dossier d'analyse psychologique pour entrer dans la police, ou encore l'indifférence de certains flics face aux délires de leur collègue. Mais à part ça tout est extrêmement bien rodé et bien écrit. Aucun détail n'est laissé au hasard, pas même dans la mise en scène qui est toujours très efficace et confusante à souhait (oui confusante, j'invente des mots mais c'est mon blog, je fais ce que je veux et puis c'est tout). Mention spéciale à Stellan Skarsgård qui est touchant sans ne jamais en faire trop ; son physique de monsieur-tout-le-monde est, à mon sens, parfait pour le rôle de River. Sa facilité à alterner entre le dépressif mono-expressif et le délirant survolté est absolument effrayante. Je me suis vraiment régalée, même si je ne suis pas certaine que ce soit le mot qui convient.


The End of The F**king World (Grande-Bretagne)

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Cette mini-série déroulée en 8 épisodes de vingt minutes nous raconte l'histoire de James, jeune psychopathe en herbe qui rêve d'assassiner sa première victime humaine (oui, parce que ce charmant jeune homme tue déjà des animaux à ses heures perdues). Il fait alors la rencontre d'Alyssa, lycéenne rêveuse et complètement paumée qui n'a qu'une seule envie : fuir très loin de chez elle. Une bonne opportunité pour James qui y voit l'occasion d'isoler sa compagne d'infortune avant de la découper en rondelles. Les deux ado fuguent, le road-trip chaotique commence, mais James n'avait pas prévu d'avoir le béguin pour la bizarroïde Alyssa. Voilà typiquement le genre de séries qui ne fera pas l'unanimité. Tout dépend de votre seuil de tolérance à la violence, à la vulgarité et à l'humour noir (personnellement ça va et j'avoue que je suis même plutôt cliente), à partir de là vous pourrez autant aimer que détester. Ces deux ados sont des personnalités très complexes, avec une bonne grosse part d'ombre bien ancrée mais en définitive, on ne peut que s'attacher profondément à eux. Et surtout, on ne pourra jamais les blâmer pour ce que le monde, et plus précisément leur entourage, a fait d'eux. C'est une série toute en noirceur, bestiale, douteuse et un peu sale mais aussi "feel good", relax et divertissante. J'ai peut-être été un peu déçue par la fin, non pas par le manque de qualité, bien au contraire, mais parce que j'aurais aimé en voir plus. Je suis donc impatiente de voir la deuxième saison, si deuxième saison il y a.